Phase 2 : résultats du projet
Le projet BiodiVert (phase 2 du projet de suivi de la biodiversité ordinaire dans les espaces verts) a été mené en 2014 et 2015 par l’association Nord Nature Chico Mendès dans 5 communes de la région Nord Pas de Calais (Arques, Brebières, Dunkerque, Lens et Lille).
Ce projet avait pour objectifs de déterminer l’impact de la gestion sur la biodiversité en ville et de poursuivre le suivi de cette biodiversité dans les espaces verts des collectivités.
Il a permis de suivre durant 2 ans 3 groupes d’espèces (les papillons de jour, les oiseaux et la flore) par la mise en place de différents protocoles (Propage, Florilèges prairies-urbaines, EPS et Transect de quadrat) (cf. onglet "boîte à outils" puis onglet "Les différents protocoles de suivi").
Ce projet a confirmé (vis-à-vis de la phase 1) le fait que la biodiversité en ville est insoupçonnée, riche et à préserver. En effet, en 2014 et 2015, ce sont plus 3200 oiseaux appartenant à 66 espèces, 2100 papillons de jour appartenant à 19 espèces et plus de 150 espèces végétales qui ont été recensés. Les méthodes de suivi reposant sur un échantillonnage, les listes d’espèces recensées sont encore loin d’être complètes.
Les résultats obtenus grâce aux données naturalistes ont permis de livrer des conclusions. Ainsi, les données ont montré que les papillons de jour sont impactés par la gestion. Il n’est pas étonnant d’obtenir ces résultats puisque la grande majorité des espèces de rhopalocères (papillons de jour) sont liées, de part leur cycle de vie, aux habitats herbacés de milieux ouverts.
Pour les oiseaux, l’impact de cette gestion est plus modéré. En effet, l’avifaune se disperse sur une plus grande distance que les papillons de jour, par exemple, et utilise un plus grand nombre d’habitats. La gestion de la « simple » strate herbacée semble donc peu impactante pour ce groupe. Il est en revanche important de noter que la gestion et la composition des milieux à l’échelle du paysage sont des paramètres importants. Ces données invitent à pousser la réflexion à une plus large échelle, celle de la mise en place d’une mosaïque paysagère complexe et des corridors écologiques au sein des villes.
Les inventaires botaniques, quant à eux, ont pu mettre en évidence, de façon significative, que la gestion employée a un impact sur la richesse floristique du milieu. De plus, le type de gestion (intensive ou extensive) engendre une composition spécifique différente (pelouse ou prairie). En effet, une gestion extensive permet à un plus grand panel d’espèces de s’exprimer. Actuellement, les résultats sont encore peu fiables. Il est donc nécessaire de réaliser une troisième année d’inventaires pour renforcer les données acquises et observer l’évolution des milieux et des populations végétales.
Ces suivis naturalistes ont permis de répondre à certaines interrogations concernant la gestion différenciée mais également de poser des bases pour une réflexion plus poussée sur la composition du paysage et la place d’une gestion extensive favorable à la biodiversité en ville.
Vidéo du projet :